L’emprise au travail, un phénomène peu connu mais qui peut faire des ravages
Les conséquences peuvent être terribles pour le salarié, mais aussi pour l’entreprise, car cela
Les mauvais élèves, c’est une communauté apprenante et agissante qui réunit des chercheurs, des dirigeants, des experts, des communicants qui souhaitent investir leur recherche, leur méthodologie et leur créativité au sein de l’entreprise via des prestations de conseils et dans la société civile au travers de Think Tank.
Groupe de réflexion et d’action privé qui propose des interventions et produit des études sur les grandes questions sociétales et entrepreneuriales de notre époque, au service des décideurs. Notre volonté est de produire des idées, les porter en actions, de transmettre et d’assumer un discours qui ne craint pas d’être différent.
Au cœur de leur politique de transmission et pour promouvoir de nouvelles façons de penser les problématiques et d’agir, Les Mauvais Élèves proposent régulièrement des événements. Inscrivez-vous pour profiter des conférences, retours d’expérience, tables rondes et formations qui vous permettront d’accueillir un nouveau regard, d’ouvrir certaines lucarnes, de penser votre transformation en bénéficiant d’apports et de vécus réels, de ceux qui ont déjà arpenté le chemin.
Les Mauvais élèves créént des « bulles », véritables « villages prospectifs » pour l’action sociale et responsable. Elles sont conçues comme des centres d’études, d’expertise et de production et regroupent des acteurs de l’entreprise, des personnalités politiques et des experts. Leur mission est d’interroger la société civile et le monde des entreprises, de proposer et d’implémenter des solutions, au plus près du terrain.
Une association, une communauté de citoyens qui rassemble des femmes et des hommes de tous les horizons. Une force collective pour contribuer aux initiatives locales respectueuses de l’environnement, favorisant notre pérennité économique
Les Mauvais Eleves c’est un collectif qui réunit des acteurs de la société qui possèdent leur propre structure indépendante, sont dépositaires de réelles compétences dans la transformation des entreprises, des organisations, de la société elle-même. Ils partagent des valeurs de solidarité, de génerosité et d’implication et souhaitent créer du lien, unir et partager leurs compétences, prendre du plaisir à co-construire une partie du monde du travail de demain, humainement respectueux, économiquement pérenne.
Passionnée par les rapports sociaux et les dynamiques organisationnelles, elle accompagne les dirigeants et leurs équipes pour transformer les modes de travail, les rendre plus humanistes et sociétaux, économiquement pérennes.
Passionné par le rapport de l’homme au travail et par les dynamiques organisationnelles, il œuvre pour de nouveaux modes de coopération et une plus grande conscience dans l’action.
Les qualités humaines doivent être sur le devant de la scène des compétences managériales. Il n’est pas d’efficacité managériale durable sans une profonde et sincère mise en mouvement de ses propres énergies en relation aux autres
Les conséquences peuvent être terribles pour le salarié, mais aussi pour l’entreprise, car cela
Me concernant, ce qui est apparu clairement dans l’utilisation des nouvelles technologies ces dernières semaines, c’est l’importance encore et toujours du lien.
Ce que nous expérimentons, ce n’est pas du télétravail, c’est du “confitravail” ! Une
Pourquoi, je fais l’éloge des « mauvais élèves », moi l’ancienne cadre dirigeant d’un grand Groupe international ?
Une conversation qui m’a fait quitter l’entreprise dans laquelle j’avais passé plus de 20 ans…
un jour je me retrouve face à mon nouveau « sponsor ». Il m’explique que : « Hélène, s’intéresser à des projets humains est tout à ton honneur, mais l’entreprise n’a, aujourd’hui, plus les moyens ».
J’ai été profondément choquée par ce raisonnement financier, froid, technocratique.
Il est non seulement totalement à côté de mes valeurs, mais aussi, de mon point de vue, contraire à l’intérêt de l’entreprise et de ses salariés. A mon sens un vrai manque de vision et d’éthique.
La goutte qui a fait déborder un vase déjà plein !
Je n’accepterai plus de faire partie de cette culture qui est de mon point de vue perdante pour tous, perdante tant pour notre présent que notre futur.
C’est pourtant il y a plus de 20 ans, j’ai découvert dans cette entreprise une culture d’entreprenariat humaniste, sociétalement engagée et responsable.
J’y ai appris les fondements des bonnes pratiques de management, pas très loin de l’agile finalement, parce que pleines de bon sens, pragmatisme, avec la volonté de mettre l’humain au centre et tournée sur le client et l’efficacité.
Les valeurs humaines
Courage, loyauté, esprit d’équipe, impertinence raisonnée, respect et intégrité…
Il y avait aussi cette volonté de travailler le plus sérieusement possible, sans se prendre au sérieux.
J’ai toujours apprécié, au-delà des valeurs, l’ouverture, la rigueur, l’exigence de résultats, et la capacité qui nous a été donnée d’être curieux et d’apprendre de nouveaux métiers.
J’ai pu passer de l’actuariat au pilotage de projets, à l’informatique, à la transformation.
J’ai été amenée tout au long de ma carrière, à prendre des responsabilités, pour piloter des projets d’envergure, mettre en place et diriger des organisations dans des environnements exigeants.
D’une part, nous étions valorisés pour les résultats obtenus, et appelés à prendre en main les projets les plus difficiles, la plupart très transversaux.
Et d’autre part, nous dérangions.
A cause d’un trait de caractère qui nous différenciait, et qui n’était pas toujours apprécié ou compris dans l’entreprise.
Lequel ?
Une forme d’esprit rebelle.
Mauvais élève !
J’aime faire un pas de côté et regarder les choses sous un autre angle. J’apprécie la notion de frugalité, j’aime être avare de l’énergie dépensée dans le sens éthique du terme, pour trouver les voies les plus simples, rapides et efficaces.
J’ai aussi un certain franc parler (critique bienveillante) et j’acquière avec l’expérience une liberté d’avancer sans réel compromis.
C’est à mon avis tout cela qui nous a permis de mener à bien des transformations dans l’intérêt commun des salariés et de l’entreprise. En étant parfois, c’est vrai, un peu poil à gratter…
Ma conviction
Il faut bousculer l’ordre établi, le dénoncer et s’en affranchir quand il n’est plus dans la mission et l’intérêt de l’entreprise, il faut prendre nos responsabilités en tant que citoyen, et construire ensemble un monde du travail plus libre, et respectueux de notre environnement.
Pour prendre du plaisir à coconstruire une partie du monde du travail de demain, humainement respectueux, économiquement pérenne.
J’ai longtemps été un « bon élève » mais quelque chose s’est mis à « coincer »…
Pour la première fois, j’ai repris la direction d’une entreprise.
Nous sommes passé d’une société « artisanale » d’une douzaine de personnes à cinquante à force de travail, de persévérance et d’envie pour devenir une structure solide.
C’est à ce moment-là que les grèves contre le plan Juppé éclatèrent. Il fallait tenir plus que jamais, ne serait-ce que pour sauver l’entreprise et ses salariés.
Je me suis abîmé.
C’est là où, sans dire un mot, d’autres « bons élèves » de l’entreprise se sont retirés du jeu, épuisés.
Il m’a fallu « réduire » la voilure, licencier en me coupant de moi-même, sans réussir à mobiliser mes ressources, j’avais appris à tout porter.
J’aurai pu :
Non, je me suis épuisé.
Je n’ai pas pu sauver l’entreprise, elle fut réduite à sa portion congrue et l’aventure incroyable qui nous avait emmenés dans une accélération joyeuse vers le succès, nous renvoyait alors vers notre échec et particulièrement, vers le mien.
Puis, j’ai créé ma propre structure, j’appris…
En fait, je me suis affranchi.
Le bon élève couve encore en moi mais depuis cette traversée difficile, aucune de mes décisions n’est dictée par « ce qu’il est normal » de faire.
A aucun moment, les normes, les hiérarchies, ne prévalent sur mes propres prises de position. Elles comptent bien sûr mais à aucun moment elles n’ont pu compter mécaniquement… j’acceptais d’explorer des terrains inhabituels, quelquefois inconfortables…
Dans mon métier d’accompagnant…
en « praticien » de l’entreprise, j’entends les dirigeants évoquer leurs difficultés.
Très souvent ils sont brillants, diplômés des meilleures écoles. Ils abattent un travail phénoménal mais… s’échinent à rendre compte de ce qu’ils font et à faire « comme il se doit ».
Quelquefois, ils sont épuisés d’avoir tant donné.
Ils pourraient prendre soin d’eux-mêmes, se ressourcer, demander de l’aide, visiter des voies inconnues jusqu’alors, tenter un pas de côté, ou plusieurs… regarder ce qui survient, différemment.
C’est cela que j’appelle, non sans un zeste de provocation, être un « mauvais élève » !
A 65 ans, se nommer « mauvais élève » n’est vraiment pas sérieux.
Comme si les 43 ans passés en entreprise ne suffisaient pas ? Le manque à combler pourrait être celui d’avoir été un bon élève la plupart du temps et l’envie, maintenant, d’aller voir de l’autre côté ce qu’est un mauvais élève.
Un comble pour un fils d’instituteurs laïcs, à des années-lumière de l’entreprise, voulant pour leur fils le meilleur bien sûr. Alors j’ai été un bon élève, j’ai même passé un doctorat à 63 ans…
Je suis en bonne voie de devenir un mauvais élève. Être un mauvais élève, ce n’est pas si loin de l’éveil bouddhique. Il y a comme une légèreté à ne plus avoir de peaux sur les yeux, à voir la réalité au plus près et à ne pas se laisser commander par ses peurs et ses croyances.
Eh bien, depuis quelques années, je ressens cette légèreté dans mon travail de coach, de conseil, d’administrateurs de sociétés. Je suis convaincu que ce sont principalement les peurs qui nous font voir de travers les réalités…alors les mauvais élèves ont-ils moins peur ?
L’entreprise est un lieu de socialisation permanente au point que coopérer pour un même but peut être exaltant…Henri Laborit disait « Nous sommes les autres », formule troublante car la raison d’être du travail en entreprise, c’est uniquement d’être avec les autres, ce qui contribue grandement à l’accomplissement personnel car nous sommes des animaux sociaux, pour le meilleur et pour le pire
Alors les autres il faut s’en occuper, pas toujours dans un mode hiérarchique, mais plutôt dans la simplicité de la relation à construire, à entretenir, à soigner…plus forts sont les liens, plus solide sera l’édifice bâti ensemble.
Dans les années à venir, les mauvais élèves vont faire parler d’eux : ils vont devenir ceux qu’on écoute…retournement des rôles. Ils n’ont pas leur langue dans leur poche, et ils n’hésitent pas à dire ce qu’ils pensent, ils ont une tranquillité à poser des sujets graves sur la table et à aider leurs interlocuteurs à voir plus loin à l’extérieur et plus profond en eux-mêmes.
Les relations de travail en entreprise subissent des changements profonds, pas seulement depuis quelques mois en raison de la croissance du télétravail, mais en permanence. Plus ou moins rude, plus ou moins déstabilisante, la transformation s’impose, personne ne peut aller contre sans dommages personnels et collectifs.
Les mauvais élèves veulent participer activement aux changements positifs des rapports au travail ; ils ne vont pas restés assis en marge du groupe. Ils n’aiment pas le conformisme, qui conduit souvent à un confort d’apparence. Ils préfèrent prendre la réalité à bras le corps.
Après tout, être un mauvais élève, c’est continuer à aller à l’école de la vie, et les entreprises sont un sacré lieu de vie sociale où il faut toujours s’efforcer de mieux gérer les rapports humains.